Les plastiques banals qui nous entourent ont demandé une somme considérable de recherches scientifiques et technologiques. En effet, il a fallu imaginer la notion même de macromolécule, décrypter les structures obtenues expérimentalement avant d’en créer de nouvelles pour faire varier les propriétés; les polyméristes ont dû comprendre les mécanismes des polymérisations, trouver les catalyseurs adéquats et inventer les réacteurs à la fois gigantesques et précis permettant la fabrication massive des polymères; enfin, les plasturgistes ont été conduits à mettre au point les matériels permettant de transformer ces plastiques en objets.
La genèse des plastiques a été lente. Le nitrate de cellulose était connu depuis 1833, mais sa première application en tant que plastique moulable date de 1868 avec l’invention du Celluloïd (nitrate de cellulose plastifié par le camphre) par les frères Hyatt (John Wesley et Isaie): le produit devait remplacer l’ivoire.
Il faut attendre 1909 pour que soit créé le premier polymère synthétique, un phénoplaste, la Bakélite de l’Américano-Belge Leo H. Baekeland. Apparaissent ensuite les résines alkydes pour peinture, puis le polyméthacrylate de méthyle, le Plexiglas.
À partir de 1926, le chimiste allemand Hermann Staudinger montre que les polymères sont des molécules de même nature que les molécules organiques ordinaires, mais beaucoup plus longues, et que ce ne sont pas des micelles comme on le croyait jusqu’alors.
Dès lors, les inventions se multiplient, et en 1940 la plupart des grands plastiques (PVC, polystyrène, polyéthylène) sont connus, ainsi que les polyamides et les premiers polyuréthanes. La Seconde Guerre mondiale donne une forte impulsion à la recherche de matériaux de substitution: caoutchoucs synthétiques, polyesters insaturés, silicones, résines fluorées.